Mala Vida - Marc FERNANDEZ

De nos jours en Espagne. La droite dure vient de remporter les élections après douze ans de pouvoir socialiste. Une majorité absolue pour les nostalgiques de Franco, dans un pays à la mémoire courte. Au milieu de ce renversement, une série de meurtre est perpétrée, de Madrid à Barcelone en passant par Valence. Les victimes : un homme politique, un notaire, un médecin, un banquier et une religieuse. Rien se semble apparemment relier ces crimes ... Sur fond de crise économique, mais aussi de retour à un certain ordre moral, un journaliste radio spécialisé en affaires criminelles, Diego Martin, tente de garder la tête hors de l'eau malgré la purge médiatique. Lorsqu'il s'intéresse au premier meurtre, il ne se doute pas que son enquête va le mener bien plus loins qu'un simple fait divers, au plus près d'un scandale national qui perdure depuis des années, celui dit des "bébés volés" de la dictature franquiste.

Quand un spécialiste du polar mêle petite et grande histoire sur fond de vendetta, le résultat détonne et secoue. Marc Fernandez signe ici un récit sombre et haletant qui nous dévoile les secrets les plus honteux de l'ère Franco, dont les stigmates sont encore visibles aujourd'hui. Un premier roman noir qui se lit comme un règlement de comptes avec la côté le plus obscur de l'Espagne.

Entre fiction et réalité, difficile de trancher pour ce roman de Marc FERNANDEZ.

Dans une Espagne qui aurait remis au pouvoir un gouvernement, quelques personnages atypiques vont mettre en oeuvre pour des desseins différents, des stratégies destinées à mettre au grand jour un scandale des "années franco" : l'enlèvement à la naissance d'enfants de républicains purs confiés à des familles franquistes avec la complicité de bien des autorités (politique, locale, religieuse). Tout cela afin de soustraire cete progéniture à leur milieu pour ainsi les sauver du "péril rouge".

Les personnages sont très riches et bien travailler. Diego est un journaliste hors du commun et qui oeuvre suer une radio d'état de droite avec des émissions "révoluionnaires". Anna est une détective Argentine et transexuelle qui semble n'avoir pas grand chose à perdre et s'engage donc à fond dans ses enquêtes. Isable Ferrer est une avocate formée en France. Cette dernière décide avec l'accord de sa grand-mère de mettre un coup de pied dans la fourmilière en ce qui concerne cette affaire d'enlèvement d'enfants. elle souhaite, implicitement (et dans ses actes aussi) venger sa famille.

Nous nous rendons compte au fur et à mesure de la lecture que nous sommes conduit à suivre le destin d'un des personnage.

Ce roman nous présente une part historique, mais nous ne savons cependant pas si tous les faits osnt réels.

C'est avec une certaine fascination que j'ai suivi ce récit aux reflets cinématographiques. La connaissance de l'auteur sur l'Espagne contemporaire est bluffante, quelques risques aussi sur la dénonciation qu'il fait des évènements. Son analyse sur la raison de ces vols d'enfants est hurlante de pertinence. Au fur et à mesure des pages je n'ai pu m'empêcher de réaliser des parrallèles avec certains événements récents de l'Espagne.

Les bébés volés ont bel et bien existés, le franquisme est toujours présent, il subsiste sous un vernis de démocratie, l'Opus Dei n'a pas disparu et continue de tirer certaines ficelles. Certains juges gênants sont mis hors d'état de nuire, tout comme le juge Garzon suspendu en 2002 de la magistrature pour une durée de 11 ans.

Mala vida ! Mal de vivre ou mauvaise vie ? Je me suis longuement posée la question. En l'occurence je trouve les deux traductions adaptées au titre fort bien choisi pour le premier roman de Marc FERNANDEZ.

Mala vida, le mal de vivre celui d'Isabel petite fille de républicains espagnols auxquels on a retiré leur fils le jour de sa naissance, officiellement mort né. Isabel pour panser ses plaies et celles de ces ancêtres va créer une association de victimes pour faire reconnaitre les préjudices subis et ceux malgré la loi d'amnistie votée à la mort de Franco.

Marc FERNANDEZ cet ex-journaliste de Courrier Internationnal spécialiste de l'Espagne ainsi que de l'amérique latine. C'est également le créateur de la revu d'Alibi consacré au polar, signe ici son premier roman solo. Un auteur très sympathiquen, rencontré lors du Festival Internationnal de littérature Policière de Toulouse. Nous avons pu échanger un moment par rapport à ce livre et j'ai pu prendre la suite "Guérilla Social Club", qui est une lecture qui m'a également enchantée.

En tout cas, ce livre est captivant, prennant, même si comme toujours chacun doit se faire sa propre idée. Je recommande fortement ce livre qui pour moi est un coup de coeur.

Pour résumé ce livre est captivant, l'intrigue est prenante, les personnages sont plus qu'attachant. Ce roman est aussi passsionnant que glaçant, une réelle réussite.